
Marc Delouze est poète et écrivain. Né à Paris il vit entre Paris et Fécamp. Une fille, Marie, née en 1979. Son premier recueil, Souvenirs de la Maison des Mots, a été publié en 1971 avec une préface de Louis Aragon (« Par manière de testament »).
Résidence d’un an à Budapest (Hongrie), en 1975-76.
Après quelques années de pratique du « petit monde poétique », craignant à son tour de « faire le poète » à l’imitation de tant d’autres, il décide de disparaitre des radars et n’écrit ni ne publie pendant près de vingt ans.
Pendant ce temps, à l’occasion de la création de son premier festival à Martigues, il crée en 1982 avec Danielle Fournier l’association Les Parvis Poétiques qui organise des événements, des festivals, des expositions sonores et des lectures-spectacles.
S’en revient à la poésie ET à la prose, « par la force des choses », en 2000.
Créateur et animateur du festival permanent de toutes les littératures Le 18ème, tout un poème !, à Paris, depuis 1995. Cofondateur de feu le festival Voix de la Méditerranée, (Lodève). Conseiller littéraire du festival C’Mouvoir (Cantal).
Ses poèmes sont traduits en anglais, italien, espagnol, hongrois, russe, urkrainien, serbe, grec, maltais, chinois, arabe, slovène, hébreu, macédonien, turc, malayalam (Kérala)…
Il se produit le plus souvent en collaboration avec des musiciens, dans des « lectures-concertantes » en France (Bertrand Renaudin, les Trois Tambours, Maxime Perrin, Nicolas Lelièvre…) et dans des créations à l’étranger avec des artistes sur place : Chine (Pékin, Chongqing, Shanghai, Hong-Kong), Taïwan, Inde (Kérala), Kosovo, Centrafrique (Bangui), Belgrade, Budapest, Turquie (Bursa) Slovénie (Celje, Ljubljana)…
Présent dans diverses anthologies dont La Nouvelle Poésie française, de Bernard Delvaille, (Seghers) L’Histoire de la Poésie française de Robert Sabatier, (Albin Michel), ainsi que dans des anthologies étrangères. Publications dans de les revues Les Lettres françaises, Action poétique, Esprit, Europe, Poésie/Seghers, Sapriphage, l’Arbre à paroles, Phoenix, Pyro, Recours au poème (revue en ligne), Apulée, Doc(k)s, etc.
Par manière de testament
« J’étais au plus mal avec la vie quand j’ai reçu les premiers vers d’un inconnu nommé Marc, ainsi qu’un évangile dans ce temps d’Apocalypse. Je n’ai pas su vraiment écrire alors ce chapeau, comme on dit étrangement, pour présenter à la lumière ces mots chargés de nuit. J’ai écrit simplement une lettre à ce jeune homme qui n’avait jamais rien publié, qu’il n’arrive pas sans répondant devant les yeux du lecteur. Une lettre pour m’en excuser. Pour m’excuser de mon malheur. De cette paralysie d’écrire, alors, qui ne m’est pas encore guérie il est vrai, maintenant que paraît Souvenirs de la maison des mots. Pourtant cette voix m’est devenue familière. Marc Delouze est un peu de ma vie, de ce qui fait qu’elle se poursuit. Tout de même, si je regarde en arrière, c’est pour lui que, pour la première fois, après ce juin de 1970, j’ai forcé cette main, qui tremble d’écrire, à mettre l’un près de l’autre des mots dérisoires. C’est de lui que j’aurai reçu, alors, ce bizarre désir de survivre, même si je n’en étais pas conscient…
Voici cette voix neuve que j’écoute depuis lors grandir, s’affermir, triompher d’elle‑même : un premier livre, à mes yeux, demeure après cette longue vie, toujours une chose émouvante, une naissance de l’homme. J’ai chez moi une collection de premiers livres, que je ne prends pas dans mes mains sans une incertaine émotion: et par exemple, ce Han d’Islande qui n’a pas de signature, et que suit Bug‑Jargal Par l’auteur de Han d’Islande, car c’était pour lui mieux signer que de son nom ignoré, Victor Hugo… C’est à côté de lui que je rangerai Marc Delouze, ce Marc Delouze‑ci dont il faut apprendre le nom, comme d’autres fois on apprit Nerval ou Rimbaud.
Ah, je vous en prie, ne dites pas que j’exagère ! N’entendez‑vous pas combien j’aime ces poèmes, et qui aime exagère‑t‑il jamais ?Quelque chose ici commence. Quelque chose dont je ne verrai point la fin. Mais que je me hâte de prédire, avec les dernières forces de mon âge. »
Aragon (préface à Souvenirs de la Maison des mots, 1971)
Marc Delouze was born in Paris, and is a poet and traveller « by necessity ». His first poetry collection, Souvenirs de la Maison des Mots, was published in 1971 (prefaced by Louis Aragon). Three other publications ensued.
Following his initial success, he refused to “play the part of the poet” anymore, and chose not to publish anything for twenty years. During this time, he founded, with Danielle Fournier, Les Parvis Poétiques (1982), a literary organisation that regularly organises festivals, acoustic exhibitions, readings, and events of various kinds. He also researched and worked on innovative methods of poetic expression in connection with modern urban life: street performances, poetry and music combinations, and so on.
In 2000 he set up the Festival Permanent des poésies dans le 18ème arrondissement, which takes place in the area of Montmartre (Paris) and features not only poets but also actors, musicians, dancers, singers, choirs, painters and video artists. Marc Delouze is also co-founder of and literary advisor to the poetry festival Les Voix de la Méditerranée which takes place annually in Lodève (south of France).
Among his latest works (2000 onwards) are the following : T’es beaucoup à te croire tout seul, Yeou, Piéton des Terres, (Editions La Passe du Vent), L’homme qui fermait les yeux sans baisser les paupières, rue des martyrs, Dames de Cœur (Le bruit des autres), Epouvantails (Editions Lanore), C’est le monde qui parle (Editions Verdier), 14975 jours entre… (La Passe du Vent, 2012), Le Chant des Terres (La Porte, 2014). Chroniques du Purin (Chronicle of the Manure), stories, Les confitures de la mémoire, (Jams of the memory), stories, L’invention du paysage (The invention of the landscape), poem…
He is also the author of many artists’ books created in close collaboration with various painters.
“My Testament”, by Louis Aragon (extract)
« I was at a very low point in my life (Aragon’s wife had just died) when I received poems from someone called Marc. They were like a light at the end of dark tunnel. This voice became a familiar one to me. In fact, Marc Delouze is a little bit of my life, which is why I’m still alive. In retrospect, it was thanks to him that I forced my trembling hand to write some words in that June 1970. Marc gave me the will to survive, even if at that time I was not conscious of this fact.
Here is this new voice that has since then grown, affirmed itself, is succeeding his first book, which in my opinion even after a life as long as mine, is still a moving experience, the birth of a poet. I would put Marc Delouze alongside Victor Hugo, this Marc Delouze whose name we shall become familiar with just as once we learned the names of Nerval or Rimbaud. Ah, I hear you say, he is exaggerating. But you see I love these poems and he who loves, can be excused if sometimes he exaggerates.
Something is beginning here. Something that I will not see the end of but that with my last breath I want to predict. »